Les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (RPGAA) sont le matériel génétique d’origine végétale ayant une valeur effective ou potentielle pour l’alimentation et l’agriculture.
L’introduction des variétés améliorées dans l’agriculture a fait que les variétés locales sont de moins en moins utilisées dans toutes les régions du monde, et donc menacées de disparition. C’est l’une des raisons majeures qui ont conduit à l’adoption du Traité International sur les Ressources Phytogénétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture, adopté en novembre 2001 par la FAO et entré en vigueur en juin 2004.
Il vise essentiellement la conservation et l’utilisation durable des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture, et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation en harmonie avec la Convention sur la diversité biologique (CDB), pour une agriculture durable et pour la sécurité alimentaire.
La nécessité de redynamiser la thématique au Togo.
Chaque 10 ans, un rapport global fondé sur la contribution des pays ayant ratifié le traité permet de faire le point sur la conservation des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture dans le monde entier.
Réunis à la salle de conférence de l’ITRA à Lomé lors d’un atelier, plusieurs acteurs des services publics et des ONG se sont investis pour que le contenu du document final qui sera envoyé par le Togo à l’organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) reflète les réalités du terrain.
Il fait état des progrès accomplis, les lacunes et les contraintes identifiées au cours de la mise en œuvre des 18 activités prioritaires du deuxième plan d’action mondial (2ème PAM) pour les ressources phytogéniques pour l’alimentation et l’agriculture (RPGAA) pour la période de juillet 2014 à décembre 2019.
Les 18 activités prioritaires sont classées en quatre grands groupes à savoir la Conservation et gestion in situ ; la
Conservation ex situ ; l’Utilisation durable ; le Renforcement durable des capacités institutionnelles et humaines.
De l’avis des experts, la conservation in situ s’effectue à travers les agriculteurs eux-mêmes qui font une régénération naturelle habituelle dans leurs champs.
À ce niveau, il ressort qu’il n’y a pas eu assez de progrès par rapport au recensement. Toutefois, on note que le ministère de l’environnement a beaucoup contribué en conservant dans les aires protégées, certaines ressources alimentaires et des ressources sauvages apparentées aux espèces cultivées.
La conservation ex situ quant à elle consiste à aller prendre la ressource dans un milieu où elle s’est naturellement développée et venir la conserver dans un autre milieu afin de la préserver de l’érosion ou de perte.
Sur ce point, le document indique qu’il y a eu quelques avancées surtout avec le renforcement de capacités. La plupart des agents qui ont été formés ont collecté des ressources qui sont actuellement conservées. Il s’agit principalement des collections de manioc, riz, maïs, sorgho, niébé, voandzou, fonio, etc.
Pour plus de progrès au Togo, l’atelier recommande qu’un projet spécifique soit généré pour servir de base à la relance de la thématique au niveau national. Le Directeur Général de l’Institut togolais de recherche agronomique (ITRA), Dr. Lombo Yao, a promis de faire le lobbying nécessaire auprès de toutes les autorités stratégiques à cet effet.
« Si nous arrivons à nous servir des ressources phytogénétiques aujourd’hui, c’est parce que certains ont pu les conserver et c’est ce qui nous sert de moyen de subsistance. Nous avons donc intérêt à les préserver pour les générations à venir », souligne-t-il.