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Deuxième céréale la plus produite au Togo derrière le maïs, le sorgho qui est principalement produit dans les régions septentrionales (Savanes, Kara et Centrale), commence de plus en plus par coloniser les régions Sud au pays.

Dans le but de disposer du matériel végétal qui répond à ces divers environnements, l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA), mène depuis plusieurs années, des activités de sélection qui consistent à créer de nouvelles variétés répondant aussi bien aux exigences des producteurs qu’aux contraintes environnementales dans ces différentes zones de production.

«Beaucoup de travaux ont été faits et ont abouti à un certain nombre de variétés qui, évaluées sur plusieurs années en station, semblent être intéressantes », rapporte Dr. Akata Eyanawa, sélectionneur sorgho et coordonnateur des productions végétales à l’ITRA.

Après les expérimentations en station de recherche, l’essai en milieu paysan est une étape indispensable dans le processus de sélection variétale quelle que soit la culture. C’est ainsi qu’en collaboration avec l’Institut de Conseil d’Appui Technique (ICAT), des producteurs avaient été retenus dans les régions de la Savane, de la Kara et de la Centrale pour abriter des parcelles démonstratives de variétés de sorgho issues des travaux de sélection.

L’essai a porté sur onze nouvelles variétés améliorées de sorgho en occurrence ICSV 14 600 10 ; ABM 300-1 ; ICSV 14 600 45 ; SORVATO 1 ; SOUBATIMI ; ABM-47 ; SORVATO 9 ; DU-37 ; ICSV 14 600 44 ; F2-20 ; Sh Ghi E14.

L’avis du producteur compte

Auprès de chaque producteur retenu à cet effet,  les onze nouvelles variétés ont été installées à côté de la variété locale servant de témoin. Elles ont été installées le 13 juin dans la région des Savanes, le 3 juillet dans la Centrale et le 7 juillet dans la Kara.

Du 11 au 15 octobre 2021, une évaluation participative a permis de recueillir l’appréciation de plusieurs producteurs.

«D’habitude, nous semons le sorgho à tiges longues entre fin mai et début juin. Ce que nous semons auparavant, ça fait six mois avant la récolte. Maintenant c’est trois mois la récolte. C’est très bon pour nous. Quand j’ai fait le suivi, c’est quatre que j’ai apprécié. Nous souhaitons que lorsqu’on va récolter et qu’on va faire la pâte, la bouillie ou la boisson que ça soit bien que nous apprécions encore», confie Teda Naka, productrice de sorgho à Lama Tessi (région de la Centrale).

«Dans les onze variétés, on a choisi trois variétés. Les huit variétés on n’a pas choisi parce qu’on ne sait pas si on est en retard ou si c’est au niveau de notre sol qui a fait que ça n’a pas donné», partage Dounglene Bindine, producteur dans le canton de Nandjoudji (région des Savanes).

Agréablement surpris par la précocité des sorghos de l’ITRA, Lemou Bawa, agriculteur à Atchagbande (région de la Kara), remercie les chercheurs pour les efforts fournis tout en formulant le vœu que les résultats atteignent aussi les autres contrés du pays.

L’évaluation participative a permis aux chercheurs de l’ITRA de constater qu’en gros, quatre des onze nouvelles variétés semblent être bien appréciées par les producteurs.

«Nous allons poursuivre l’année suivante et aller jusqu’aux tests de dégustation en préparant les différents mets que nous connaissons au Togo qui sont spécialement la boisson locale, la pâte et la bouillie également», informe M. Soulé Bifai Aboudoulaye, coordonnateur DARS à l’ITRA.

C’est donc à la suite des tests de dégustation que les variétés qui feront objet de large diffusion seront retenues pour le grand bonheur des producteurs.