Dans la recherche de solutions au problème de la salinité des sols sur la production agricole, les chercheurs de l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA) appuyés par les experts du Centre International d’Agriculture Biosaline (ICBA), ont tenu des séances de travail avec des agriculteurs d’Atti-apedokoe sur le site de démonstration des bonnes pratiques agricoles sur les sols salins de ce village.
Il s’agit de la formation des formateurs sur les bonnes pratiques agricoles résilientes à la salinité prévue dans la mise en œuvre du projet Amélioration de la REsilience agricole à la SAlinité par le DEveloppement et la promotion de technologies et de stratégies de gestion favorables aux producteurs vulnérables dans les pays de l’Afrique subsaharienne sélectionnés (RESADE). Ces séances de travail ont permis de faire le point sur les préoccupations majeures des agriculteurs de cette localité située dans la préfecture de l’Avé environ 50km au Nord-Ouest de Lomé.
« Nous sommes sur le site du projet de l’ITRA dont les responsablesqui ont souhaité nous rencontrer aujourd’hui pour s’entretenir avec nous. Ils nous ont posé des questions liées à notre activité rémunératrice de revenus qui est l’agriculture, » confie Ahatefou Emefa. REPORTAGE
« Les difficultés que nous rencontrons dans le domaine agricole c’est que nos sols ne sont plus fertiles à cause du sel qui se trouve dans le sol et ça fait que lorsque nous semons, les rendements ne sont pas au rendez-vous. Il y a aussi les chenilles légionnaires qui nous dérangent énormément. C’est ce que nous avons essayé de leur expliquer. Nous attendons en retour qu’ils nous montrent les voies à suivre pour se débarrasser de toutes ces difficultés,» détaille Togbui Awaga Eklou Kokouvi, chef du village d’Atti-apedokoe.
Après avoir recueilli toutes ces informations, les chercheurs de l’ITRA et les experts de l’ICBA sont retournés en salle pour hiérarchiser les contraintes et travailler sur les technologies appropriées à apporter dans le but d’apporter un soulagement à ces populations.
« Lorsque nous sommes en milieu paysan, il nous revient de voir les réels problèmes du milieu. Puisque nous sommes en train de développer une approche participative, il faut associer dès le début, les producteurs. Nous avons remarqué l’implication effective de la population qui a répondu à toutes nos questions, » explique Dr. Goto Chantal, coordonnatrice du projet RESADE au Togo.
A la suite de l’analyse des données recueillies, l’équipe du projet RESADE est retournée dans le champ-école du site de démonstration du village d’Atti-apedokoe avec des semences de plusieurs variétés des cultures tolérantes à la salinité tel que le sorgho ICSV-700, le petit mil IP-19586, l’orge 58/1/A, le quinoa ICBA Q-3, le niébé ILRI-9643 et le panicum. Avec la collaboration des agriculteurs du milieu, ils ont procédé au semi.
« Le projet concerne les technologies et les technologies doivent parvenir aux agriculteurs. Nous venons de terminer l’un des exercices pratiques de la formation des formateurs du champ-école paysan; c’est très important pour ce projet. Tout part du hub et à l’intérieur du hub, les animateurs formés vont démontrer et apprendre ensemble avec les producteurs. En d’autres termes, nous avons allumé le feu, le feu sera transmis aux agriculteurs qui travaillent dans le centre et ces agriculteurs transmettrons en retour le feu à de nombreux autres agriculteurs qui ne travaillent pas nécessairement avec nous dans le hub actuellement » explique Dr. Nhamo Nhamo, expert agronome de l’ICBA.
Les bénéficiaires ont également été initiés à la fabrication et l’utilisation du biochar. Ensemble avec les chercheurs de l’ITRA, ils suivront les essais mis en place afin de maîtriser les différentes technologies apportées dans le but de voir augmenter la productivité agricole dans leur communauté.
Le projet RESADE est cofinancé par le Fond International pour le Développement Agricole (FIDA), la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA) et la Banque islamique pour le développement (BID) pour être exécuté dans sept pays à savoir le Botswana, la Gambie, le Libéria, le Mozambique, la Namibie, la Sierra Leone et le Togo.
