Sensibiliser tout le monde sur l’importance des ressources phytogenetiques
Trois jours consacrés aux ressources phytogénétiques à Lomé

Sensibiliser tout le monde sur l’importance des ressources phytogenetiques

D’après les experts du domaine, les ressources phytogénétiques constituent la matière première qui est à la base de toute recherche en développement végétale surtout pour la sélection.

Malheureusement sous les effets conjugués de l’exploitation incontrôlée des ressources et des contraintes naturelles notamment les changements climatiques, on assiste à une érosion du matériel génétique d’origine végétale ayant une valeur effective ou potentielle pour l’alimentation et l’agriculture. Selon Dansi et al. 2013 et Loko et al. 2013, on note jusqu’à 74 % (Togo) et 65,8 % (Rép. Bénin) de perte de cultivars d’igname sur une période de 5 ans.

« Si nous ne prenons pas garde, on risque de se retrouver par exemple avec deux variétés de manioc pour tout le monde et lorsqu’il y aura une batterie qui va venir les tuer on aura plus de manioc. C’est pareil pour les autres cultures. Même si une variété n’est pas productive ou pas bonne à manger, elle peut avoir des gènes que nous pouvons prendre et transférer sur la variété préférée pour lui conférer d’autres propriétés que nous recherchons », confie Dr. Gueye Badara, coordonnateur du réseau pour la conservation, l’échange et l’utilisation des ressources phytogénétiques en Afrique de l’ouest et du centre créé en décembre 2020 à Dakar au Sénégal.

Table d'honneur à l'atelier de Lomé
Table d’honneur à l’atelier de Lomé

« Le défi est énorme d’autant plus que les priorités sont aujourd’hui tournées vers l’accroissement de la production sans tenir compte du maintien de la diversité, source d’amélioration génétique. Cela exige une mutualisation des efforts et une collaboration de toutes les institutions œuvrant dans le développement agricole et plus particulièrement celle de conservation et utilisation des ressources génétiques », a indiqué Dr. Yao LOMBO, directeur général de l’ITRA à l’ouverture d’un atelier de trois jours organisé à par le réseau à Lomé faire le bilan des activités réalisées l’année écoulée et convenir du plan d’action à mettre en place pour l’année 2022.

Facilitées par le CORAF et le Crop Trust, le réseau pour la conservation, l’échange et l’utilisation des ressources phytogenetiques en Afrique de l’ouest et du centre regroupe les banques de gène des centres CGIAR (AfricaRice, ICRAF, ICRISAT et IITA), WorldVeg et les principaux systèmes nationaux recherche agronomique (SNRA).

Vue d'ensemble des participants
Vue d’ensemble des participants

Pour les membres du réseau qui misent sur une collaboration régionale durable pour une conservation, une utilisation durable et un partage juste et équitable des avantages issus de l’exploitation des ressources phytogénétiques, il est temps de vulgariser auprès des décideurs politiques et de tout le monde, la notion de ressources phytogénétiques, de la nécessité de les conserver, de partager et partir de là pour faire des recherches.

« Nous allons essayer de les conscientiser. La première chose à faire, c’est d’informer les décideurs politiques sur l’importance des ressources phytogénétiques pour l’agriculture et l’alimentation. La deuxième chose c’est les amener à réserver une place pour les ressources phytogenetiques dans les politiques agricoles. Il faut qu’ils soient sensibilisés pour mettre un peu plus de support afin que les ressources phytogenetiques soient inventoriées, collectées, conservées et utilisées à bon échéant », précise Dr. Gueye Badara.

Les pays représentés à ce jour sont Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Centrafrique, Cote d’ivoire, Congo, Ghana, Mali, Niger, Nigéria, RDC, Sénégal, Tchad, Togo.