Actuellement dans l’élevage des poissons au Togo, l’alimentation absorbe jusqu’à 70% du coût de production. Face à cette situation, les chercheurs de la Station de Recherche Halieutique d’Agbodrafo de l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA), multiplient les efforts pour ramener l’impact budgétaire de l’alimentation en aquaculture à moins de 50% du coût de production.
C’est dans cette optique qu’une étude a été menée avec la germination et le séchage comme procédé traditionnel de traitement du soja pour son incorporation dans les aliments pour poissons au Togo. L’étude rappelle que la torréfaction du soja est un procédé efficace qui permet de réduire les facteurs antinutritionnels. La torréfaction fait appel à un chauffage thermique qui nécessite un contrôle précis de la température, essentiel pour la conservation des caractéristiques nutritionnelles des graines.
« Le respect des principes de torréfaction du soja nécessite un plateau technique (connaissances et matériel technique) qui n’est pas facilement accessible aux producteurs de moyenne et de petite classe », note l’étude.
Traditionnellement, la germination puis le séchage après germination ont été évaluées comme méthode alternative de traitement du soja. Dans la présente étude réalisée à la Station de Recherche Halieutique d’Agbodrafo de l’Institut Togolais de Recherche Agronomique, l’effet d’une germination et du séchage après germination des graines de soja sur le taux de protéines brute et la teneur en aflatoxine a été évalué.
Dans un essai d’alimentation des alevins de tilapia du Nil (Oreochromis niloticus), des rations expérimentales, à base des farines constituées ont été testées, à savoir : soja germé d’un jour frais (SG1F), soja germé d’un jour séché (SG1S). Les farines témoins étaient constituées de farines de soja cru (SC) et de soja torréfié (ST).
D’après l’équipe de recherche, il ressort que la farine de soja germé d’un jour puis séché a un taux de protéine légèrement supérieur à celle du soja torréfié et que le régime formulé à base du soja germé et séché a entraîné une croissance presque dans le même ordre que celui formulé à base du soja torréfié. Aucune toxicité n’ a été constatée et le taux d’aflatoxines totales est resté dans l’intervalle de tolérance selon les normes internationales.
« Or, le coût de production de la farine de soja torréfié est vraisemblablement plus élevé que celui de la farine de soja germé et séché. D’où le procédé développé dans la présente étude serait une alternative techniquement et économiquement viable pour une meilleure amélioration de l’élevage en général et plus particulièrement de l’aquaculture », soutient l’équipe de recherche.
Les tests ont été conduits selon un dispositif aléatoire en bacs hors-sol d’un m3 pendant 56 jours. Les résultats ont montré une meilleure teneur en protéines brutes (PB) pour la farine SG1S, de 38,72%, similaire à la valeur de 38,42% enregistrée pour le ST mais statistiquement supérieure à la valeur de 34,72% obtenue avec le SC.
Il est prévu des études plus approfondies prenant en compte une technique de séchage optimal des farines de soja germé un jour puis séché tout en améliorant la formulation.
