Dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Diversification des systèmes alimentaires par le développement d’une filière soja en Afrique de l’Ouest et du Centre : mise en place de leviers d’action pour améliorer la production et le fonctionnement des chaînes de valeur (Soja-AOC) », une formation s’est tenue du 19 au 23 mai 2025 à l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA).
Au cours de cette semaine, les chercheurs en agroalimentaire de l’ITRA, avec l’appui du projet SOJA-AOC financé par la Banque mondiale à travers le CORAF, ont renforcé les capacités de plusieurs ambassadrices du soja venues du Sénégal, du Tchad et du Togo.Les participantes ont été outillées sur les techniques de transformation et d’utilisation de divers produits dérivés du soja.
De la théorie à la pratique, elles ont appris différentes méthodes de transformation, ainsi que les bonnes pratiques permettant d’éliminer les facteurs antinutritionnels naturellement présents dans le soja.
« Nous sommes ici au Togo pour former les femmes pionnières de la transformation. Il s’agit de renforcer leurs connaissances sur les normes, les procédés, et le contrôle qualité dans la transformation des produits dérivés du soja », explique Mme Belko Mareme Niang, coordonnatrice du projet SOJA-AOC.
Le soja, faut-il le rappeler, est une culture très nutritive. Toutefois, ses graines contiennent certains composés antinutritionnels qu’il est essentiel de neutraliser avant consommation.
« Durant cette semaine, nous avons travaillé sur tous ces aspects afin que le soja soit bénéfique aussi bien pour la santé humaine que pour l’alimentation animale », précise Dr Chantal Goto, directrice des laboratoires de l’ITRA.
À partir du soja grain, deux principaux sous-produits ont été valorisés : la farine panifiable et le lait de soja. La farine a permis la préparation de plusieurs produits : couscous, cake, croquettes et beignets.
Quant au lait de soja, il a servi à la fabrication de tofu (obtenu par caillage), de fromage végétal, de viande végétale, ainsi que de lait aromatisé avec diverses plantes telles que le gingembre, la menthe et la citronnelle.
À l’issue de ces séances, les participants ont pu découvrir tout le potentiel du soja comme source d’innovation pour une alimentation saine et durable.
« Ce qui m’a particulièrement plu, c’est le couscous de soja. Cela va nous permettre de varier les repas à la maison pour les enfants, car ils sont fatigués de manger toujours de la pâte ou du riz. Avec le couscous de soja, nous avons une belle alternative », se réjouit Mme Banadjuba Bassawda, transformatrice venue du Togo.
Découvrant pour la première fois les nombreuses facettes de cette légumineuse, Mmes Sarr Amy et Ngon Aïssatou (du Sénégal), ainsi que Mme Dahabaye Moussa (du Tchad), se disent désormais prêtes à jouer pleinement leur rôle d’ambassadrices du soja dans leurs pays respectifs.
Grâce à l’appui du projet Soja-AOC, elles ont désormais la mission de diffuser ces connaissances auprès des femmes transformatrices locales.
La dernière journée de formation a été marquée par une visite d’une unité de production de tourteau de soja pour l’alimentation du bétail.
Elle s’est clôturée par une cérémonie officielle de remise d’attestations et une séance de dégustation, présidée par le Directeur général de l’ITRA, M. Douti Lardja.
Dans la perspective de développer toute la chaîne de valeur du soja, le projet prévoit également une étude approfondie des filières prioritaires ainsi que des activités de renforcement de capacités ciblant particulièrement les femmes et les jeunes.